découpler

découpler [ dekuple ] v. tr. <conjug. : 1>

• 1130; de dé- et coupler

1 ♦ Vén. Détacher (des chiens couplés) pour qu'ils courent après la bête. Le veneur découple les chiens. — P. p. adj. Chiens découplés. Absolt Dès qu'on fut arrivé, on découpla.

2 ♦ Électron. Réaliser le découplage de.

⊗ CONTR. Coupler.

● découpler verbe transitif Détacher des chiens courants lorsqu'ils sont couplés. Séparer deux véhicules ferroviaires accouplés. (S'emploie surtout pour les véhicules équipés d'attelages automatiques.) Réaliser le découplage.

découpler

v. tr. ELECTRON, TELECOM Empêcher (deux circuits) de réagir l'un sur l'autre.

I.

⇒DÉCOUPLER, verbe trans.

A.— VÉN. Enlever la couple des chiens de chasse; p. ext., les lâcher. Le loup parti, on retient le limier et on découple la meute sur la voie (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., faucon., 1945, p. 160). Les valets découplaient les vieux chiens pour les laisser s'engager dans la coulée (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 35).

♦ Emploi abs. Nous devions attendre dix heures du matin pour chasser, ne découpler qu'en présence de Mademoiselle Hermine (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 582).

♦ Emploi subst. Synon. de découple. Au premier découpler (Ac. 1932).

— Au fig., fam. Lancer à la poursuite, à l'attaque. Je découplerai les huissiers après lui (Ac. 1835, 1878). Les Allemands découplèrent contre les convois alliés (...) leurs sous-marins (LE MASSON, Mar., 1951, p. 11).

B.— P. anal.

1. Rare. Défaire le couple formé par deux personnes. Le hasard nous unit [don Esteban et lui]; le hasard nous découpla. Longtemps nous eûmes même chaîne et même affliction; même vermine, même pitance (MORAND, Folle am., 1956, p. 219).

2. ÉLECTR. Supprimer le couplage de deux circuits électriques :

• [Le] réglage du circuit oscillant sur la longueur d'onde d'émission (...) se fait l'antenne étant découplée.

J. MERCIER, Traité de radio-électricité, t. 1, 1937, p. 40.

Rem. 1. Lar. 20^e Suppl. 1929-Lar. Lang. fr. et QUILLET 1965 enregistrent le subst. masc. découplage. Action de découpler deux circuits électriques. 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. découplement. Action de découpler. Le découplement des nôtres suivant deux axes différents, les uns vers l'est, les autres vers le sud (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 169).

Prononc. et Orth. :[dekuple], (je) découple []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1167 vén. (MARIE DE FRANCE, Lai de Guigemar, éd. J. Rychner, 82); 1752 inf. subst. « action de découpler les chiens » (Trév.) [cf. découple « id. » 1561 (DU FOUILLOUX, Vénerie, 33 v° ds HUG.)]; 1838 part. passé subst. « id. » (Ac. Compl. 1842); b) av. 1687 fig. « lancer à la poursuite » (Saint-Aignan, s. réf. ds Trév. 1704); 2. 1690 découplé « de belle taille » (FUR.); 1851 part. passé subst. « belle taille, sveltesse » (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 5, p. 24); 3. 1921 « séparer des éléments couplés » (PESQUIDOUX, Chez nous, t. 1, p. 215 : des essieux de char découplés). Dér. de coupler; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :11. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 30 (s.v. découplage). — PERROT (Général). Vocab. milit. Banque Mots. 1972, n° 4, p. 211 (s.v. découplage).

II.

⇒voir DÉCOUPLE.

découpler [dekuple] v. tr.

ÉTYM. V. 1160; de 1. dé-, et coupler. → Couple.

❖

♦ Détacher (des chiens couplés) pour qu'ils courent après la bête. || Le veneur découpla les chiens. — Absolt. || Dès qu'on fut arrivé, on découpla.

♦ Fig. Rare. Lancer à la poursuite de qqn ou de qqch. || Découpler des agents après un évadé.

——————

découplé, ée p. p. adj.

1 Vén. Débarrassé de la couple (I., 1.). || Chiens découplés.

2 Fig. a Vx. Qui a de l'aisance dans les mouvements.

1 Or, rien n'est plus commun que de voir des enfants adroits et découplés avoir dans les membres la même agilité que peut avoir un homme.

Rousseau, Émile, II.

b (1690). Mod. Qui a un corps souple, agile, une belle taille. || Un jeune homme, un athlète bien découplé. || Grande jeune fille bien découplée (cf. fam. Bien bâtie, bien roulée).

2 Comme tous les hommes, triés pour la cavalerie d'élite, sa taille, belle et svelte encore, pouvait faire dire du garde qu'il était bien découplé.

Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 85.

3 L'abbé Mionnet était un garçon robuste, d'assez haute taille, bien découplé, en dépit d'une sorte de gaucherie que lui donnait, sous la soutane, la carrure même de ses épaules.

J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XI, p. 153.

❖

CONTR. Apparier, coupler. — (Du p. p.) Lourd.

DÉR. Découple.

Encyclopédie Universelle. 2012.